Le musée de la vigne et du vin

Château de Boudry Ambassade du vignoble neuchâtelois, œnothèque et musée

Fernand Morel

2003

Une œuvre surprenante

Fernand Morel au Musée de la vigne et du vin

« Fernand Morel, peintures». Tel est le titre de la nouvelle exposi­tion du Musée de la vigne et du vin du château de Boudry. Plus de 80 tableaux d’un artiste neuchâtelois fort discret, réali­sés entre 1936 et 1957. Une œuvre qui sort du commun par rapport à ce que l’on connaît de la production picturale neu­châteloise de ces années-là.

Dans sa jeunesse, il a choisi la peinture comme moyen d’expression avant de l’aban­donner pour la sculpture sur pierre. L’exposition que le châ­teau de Boudry lui consacre est entièrement dévolue à la pein­ture.

Des toiles charpentées

Trois moments sont ainsi mis en avant. Artiste solitaire, Fer­nand Morel s’est retiré à plu­sieurs reprises dans le hameau du Lavanchy, près des Diable­rets. Là, vivant tel un ermite, il s’est mis à sa palette pour pein­dre la montagne. Les toiles qu’il réalise alors sont solidement charpentées. Emplies de poésie et de vigueur, elles interpellent parce que l’on y cherche des ré­miniscences de maîtres connus.

Le deuxième moment pro­pose tout d’abord quelques scènes d’intérieur où Pinti­misme prime. Il se poursuit par une série de tableaux de l’an­cien port de la Maladière, du lac, des environs de Neuchâtel. Ces tableaux aux couleurs vives évoquent des lieux disparus, ou des endroits qui stimulent des images mentales. Par la solidité des lignes, la mise en évidence des tons, le charme des opposi­tions de couleurs, ces toiles ne peuvent laisser indifférent.

Un artiste européen

Le troisième moment, c’est la découverte de l’Afrique du Nord, de l’Égypte et de la Grèce. Morel est un orientaliste qui a su saisir les atmosphères du Sud. Ces tableaux-là déga­gent une poésie absolue. Ils in­vitent au voyage, à l’évasion, que ce soit sur les bords du Nil, dans les profondeurs des oueds ou à Skyros, en Grèce.

Fernand Morel, un peintre neuchâtelois? Non, un artiste européen qui habite Neuchâ­tel. Une dimension picturale qui va au-delà de nos frontiè­res. Un artiste presque inconnu, d’une discrétion quasi totale. Un homme modeste d’une très grande culture. Bref, en lui rendant hom­mage, le château de Boudry offre aux amateurs de pein­ture Un ensemble plus que sur­prenant. À découvrir jusqu’au 15 août prochain.

Comm-flv L’Express du 17 juillet 2003

En 2016 sortira un exemplaire de la Nouvelle Revue neuchâteloise consacré à cet artiste en lien avec une exposition rétrospective de son peint et dessiné.