Le musée de la vigne et du vin

Château de Boudry Ambassade du vignoble neuchâtelois, œnothèque et musée

Les vignes du château et leur vendange

Vendange 2016

La traditionnelle vendange de la vigne du Château de Boudry a été effectuée jeudi 6 octobre 2016.

Cette année le vendangeur d’honneur en était Thierry Grosjean viticulteur-encaveur et propriétaire du Château d’Auvernier, à la vendange avec Francis Ballet, le président de la Société du Musée de la Vigne et du Vin.

 
 

Vendange 2015

Une fois n’est pas coutume, la vendange de la vigne du Clos du Château de Boudry ne s’est pas effectuée un dimanche, mais en début de soirée vendredi 1er octobre 2015. L’assistance était essentiellement représentée par les membres des confréries bachiques et de la société du musée de la vigne et du vin.

Honneur aux dames, pour cette année nous avions une vendangeuse d’honneur en la personne de Madame Martine Rahier, rectrice de l’Université de Neuchâtel.

Vendange 2014

Alexandre Lozano, nouveau propriétaire du Domaine de Vaudijon à Colombier vendangeur d’honneur

Pour cette traditionnelle manifestation de la vendange de la vigne du Clos du Château de Boudry, la Société du Musée de la Vigne et du Vin a fait appel à M. Alexandre Lozano, le nouveau propriétaire du Domaine de Vaudijon, à Colombier.

Monsieur Alexandre Lozano est né dans une famille viticole du Bordelais. Il est marié et ère de quatre enfants.

C’est en 1993 que M. Lozano débute dans le monde du vin en tant qu’ingénieur de recherche. Par la suite, toujours dans le domaine viti-vinicole,  il travaille en Australie, dans le Sud de la France et en Géorgie.Pendant une dizaine d’années il travaille aussi à Cognac. En 2012 il devient le nouveau propriétaire du Domaine de Vaudijon à Colombier et cette année, il va effectuer une première vinification de la récolte du et au domaine.

Vendange 2013

Le « 13 » n’a pas été notre chiffre de chance ! Suite aux chutes de grêle du mercredi 20 juin 2013, la vigne du Clos du Château a été fortement touchée, avec pour conséquence une absence de récolte. Cette regrettable situation a eu pour effet que la traditionnelle manifestation de la vendange de cette vigne a dû être supprimée pour cette année.

Ci-dessous quelques photographies des vignes fortement endommagées par la grêle.

Vendange 2012

Jean Wenger, Président du Conseil communal d’Hauterive, vendangeur d’honneur

Une vendange de tradition

Malgré une météo exécrable, la vendange du Clos du Musée de la Vigne et du Vin au Château de Boudry a eu lieu dimanche 7 octobre. Pour cette occasion le vendangeur d’honneur était M. Jean Wenger, président du Conseil communal d’Hauterive.

La vendange de cette vigne est une tradition qui se perpétue depuis les années 1957 où il fut  décidé de planter quelques ceps aux abords du Château de Boudry. Ils sont censés représenter tous les cépages plantés dans notre canton.

Suite aux coups de sécateur, ce raisin est ensuite encavé et vinifié par Claude Meisterhans, vigneron-encaveur à Boudry.  Le Musée de la Vigne et du Vin reçoit en retour quelques bouteilles de Chasselas qui servent aux apéritifs officiels lors de diverses réceptions.

Le vendangeur d’honneur 2012, que nous félicitons pour son dévouement à cette noble cause, reçoit à l’issue de sa prestation le sécateur ainsi que le tablier idoine. La Compagnie des Vignolants du Vignoble Neuchâtelois assiste à cette manifestation pour apporter son soutien à la défense du vignoble neuchâtelois et donne également une couleur et une image positive à cette tradition. C’est avec plaisir que nous levons nos verres à cette belle manifestation.

Remo Siliprandi
(Bulletin des communes du district de Neuchâtel – 19 octobre 2012) 

Vendange 2011

La vendange d’Ivan Moscatelli

Au musée de la vigne et du vin au château de Boudry, le sécateur en main, Ivan Moscatelli entame la vendange de la vigne du Clos du Musée. Le rebelle sort de ses sentiers battus et n’a pas rechigné à prendre comme muse la vigne.

(Littoral Région du 30 septembre 2011).

Cette année, cette vendange quasi tardive a donné des sondages extraordinaires qui laissent augurer que le millésime 2011 sera pour Neuchâtel exceptionnel.

Les sondages obtenus

Riesling x Sylvaner 91 degrés Œchslé
Chasselas 80 degrés Œchslé
Pinot gris 98 degrés Œchslé
Pinot noir  100 degrés Œchslé
Gewurztraminer  104 degrés Œchslé
Chardonnay    111 degrés Œchslé

Vendange 2010

Laurent Favre, Conseiller National – Directeur de la Chambre Neuchâteloise d’Agriculture et de Viticulture vendangeur d’honneur

C’est à l’occasion du vernissage de la nouvelle exposition temporaire du Musée de la Vigne et du Vin au Château de Boudry, « La main, l’outil, le geste », que s’est effectuée la vendange de la vigne du Clos du Musée.

Promu vendangeur d’honneur,  Laurent Favre, conseiller national et directeur de la Chambre neuchâteloise d’agriculture et de viticulture, s’est prêté joyeusement au jeu de la traditionnelle vendange de cette vigne. Il a saisit l’occasion de sa prise de parole pour exposer le principal défi auquel la branche viticole suisse doit faire face. « Nous devons faire pression sur notre démocratie pour faire reconnaître la qualité de nos vins. Le réflexe de consommer du vin suisse se perd », lance celui qui a été choqué de s’être vu servir du vin espagnol et italien, au pavillon suisse, lors de l’exposition universelle de Shanghai.

MMA/L’Express de Neuchâtel – 7 octobre 2010

Vendange 2009

Michael Morissey, Directeur de Celgene International Sàrl, à Boudry, vendangeur d’honneur

Le ciel joue les anges gardiens pour les viticulteurs neuchâtelois. L’excellent état de la vigne et la belle météo de l’été favorisent des vendanges précoces, une quinzaine de jours d’avance.

Vendange 2008

John Howe, le célèbre illustrateur du Seigneur des anneaux, vendangeur d’honneur

« Je n’y connais rien en vin, je me laisse toujours inspiré par l’étiquette d’une bouteille. » De la part de John Howe, cette façon d’acheter du vin n’a rien d’étonnant. Installé à Neuchâtel depuis 1981, il est devenu vendangeur d’honneur de la vigne du Musée ce jeudi 2 octobre 2008. Secondé par Sébastien Cartillier, directeur de la Station viticole cantonale, qui a donné les dernières nouvelles de la vendange à venir, John Howe a vendangé  tous les ordons de pinot noir du Clos du Musée. Au niveau des sondages, on se situait alors autour de 83-84 degrés Œchslé pour les pinots noirs et de 67 pour les chasselas, ce qui correspond à des valeurs correctes pour l’année. Comme à l’accoutumée, cette vendange s’est faite en présence des membres des confréries bachiques neuchâteloises et de différents représentants des autorités communales.

Vendange 2007

François Thiébaud, directeur de Tissot, vigneron d’honneur

Cette année, la vendange du Clos du Musée et du Clos des Communes a eu lieu le mardi 18 septembre.

Afin de souder des liens entre le monde de l’horlogerie et la vigne, bref de consolider les rapports entre le Haut et le Bas du canton, c’est François Thiébaud, directeur de la manufacture Tissot qui s’est adonné à l’exercice de la vendange. Sécateur en main, il s’est attaqué au pinot gris. Auparavant, il a adressé à l’assistance quelques mots chaleureux montrant à l’envi que les liens entre le savoir-faire horloger et celui du vigneron sont en réalité fort proches.

Vendange 2007

Le jeudi 28 septembre 2006 a eu lieu au Château de Boudry la traditionnelle vendange du Clos du Musée suivie du vernissage de la nouvelle exposition temporaire du Musée « Vignerons de là, vignerons d’ici ». Le vigneron d’honneur était Bernard Challandes, l’entraîneur de l’équipe suisse de football des moins de vingt-et-un ans. 

Par un temps clément, entourés par de nombreux membres des différentes compagnies bachiques du canton, Bernard Challandes s’est attaqué à récolter de jolies grappes de pinot noir. Très vite, il s’est vu rejoint par de nombreuses personnes si bien que le Clos du Musée s’est vu rapidement dépouiller de ses fruits.

Patrice Allanfranchini a ainsi pu annoncer à l’assistance, tout en rappelant le rôle emblématique de cette vigne et son caractère particulier, les résultats de sondages obtenus. (chasselas :  65,5 degrés Œchslé ; pinot noir : 81,2 degrés Œchslé ; pinot gris : 83 degrés Œchslé ; chardonnay : 91 degrés Œchslé ; gewurztraminer : 91 degrés Œchslé  et riesling x sylvaner : 82,1 degrés Œchslé ).  Pour les autres spécialités : doral : 76,8 degrés Œchslé ; charmont : 83 degrés Œchslé ; sauvignon : 89,2 degrés Œchslé  et aligoté : 82,1 degrés Œchslé . Il a aussi profité de l’instant pour parler comme à son habitude, de l’origine du ban des vendanges en Pays de Neuchâtel. En sa qualité de président de la Société du Musée de la vigne et du vin, M. Jean-Michel de Montmollin a rapidement évoqué l’état dans lequel le vignoble se trouvait au tout début des vendanges.

Vendange 2005

Vendange au Clos du  Musée avec Christian Blandenier

C’est en sa qualité de président du Grand Conseil que Christian Blandenier a délesté les vignes du château de leurs grappes en date du jeudi 29 septembre 2005.

Vendange 2004

LA VENDANGE DU CLOS DU MUSÉE 2004

Comme à l’accoutumée, la vendange du Clos du Musée au Château de Boudry sert de prétexte à une petite manifestation afin de rappeler le cérémonial de la levée des bans tel qu’il était pratiqué autrefois. Et cette année, c’est le Conseiller d’État Thierry Béguin  qui a été le vendangeur d’honneur.

Il convient de rappeler que la vigne jouait autrefois un rôle primordial dans l’économie du Pays de Neuchâtel et que l’approche des vendanges suscitait une effervescence considérable dans toute la population. En effet, tous les habitants du Littoral étaient concernés et la récolte coïncidait avec  le moment de l’année où les gens savaient s’il leur fallait s’attendre à une période de disette ou au contraire une année d’abondance.

Le début des vendanges impliquait aussi tout un rituel où tous les notables étaient concernés. La levée des bans suivait une procédure séculaire qui voulait au final que le maire de la ville, soit le représentant du prince, envoie ses huissiers annoncés à la population le jour du début de vendanges pour que celles-ci puissent se dérouler selon un ordre préétabli qui permettaient aux dîmeurs de prélever la part qui revenait à l’État.

Sans comparaison possible, la cérémonie de Boudry n’est là que pour rappeler la tradition et en présence des représentants des confréries bachiques du canton de donner un caractère solennel au début de la vendange.

Ainsi, un vendangeur d’honneur est présent, en l’occurrence cette année M. Thierry Béguin qui a profité de la circonstance pour rappeler les liens qu’il a avec la vigne et que, parmi ses projets, il a l’intention de planter quelques ceps autour de sa maison pour retrouver certaines joies d’enfance.

M. Eric Beuret, quant à lui, a brossé un état du vignoble afin de rappeler que l’année 2004 était sans conteste dans la bonne moyenne.

Ensuite, armé d’un sécateur, M. Thierry Béguin s’est attaqué au pinot noir qui semble être son cépage de prédilection.

Cette vendange a donné des sondages qualifiés de bon, qui laissent augurer que le millésime 2004 sera à la hauteur des attentes des dégustateurs.

La cérémonie s’est terminée par une traditionnelle verrée.

Patrice Allanfranchini

Vendange 2003

Vendange du Clos du Musée, samedi 30 août 2003

Vendanger en août…

Depuis 1616, cela ne s’était plus produit dans le Pays de Neuchâtel et encore faut-il mettre un bémol puisqu’en ce temps-là on comptait les jours d’après le calendrier julien et, ce qui était août était en fait septembre pour ceux qui appliquaient le calendrier grégorien.

Toutefois, depuis cette vendange pléthorique en quantité restée célèbre dans les annales si l’on se réfère à Abram Chaillet  qui nous apprend que les vignes produisirent de onze à quatorze gerles par ouvrier de 352 mètres carré et que l’abondance de cette année conduisit à une ivrognerie générale en 1617, nous n’avons plus jamais connu de vendange si précoce.

Pour en conserver le vin, les gens de ce temps ont rempli des citernes de maisons de campagne, offraient à quiconque qui amenait deux tonneaux de lui en donner un plein gratuitement.

En date du 10 septembre (calendrier julien), un membre de la famille de Merveilleux envoyait à son neveu Ostervald le petit poème suivant :

L’an mil six cent et seize, auquel on est en grand détresse
Pour n’avoir assez de tonneaux, pour encaver nos vins nouveaux
Pour toutes nos vignes dévestir, il a fallu toutes queues remplir
Dont nous comble le seigneur dieu loué dans de ses graces nullement abuséz

Ainsi vendanger en août, c’était faire revivre une année exceptionnelle. Mais, entre hier et aujourd’hui, les données ont complètement été bouleversées. Hier, on se réjouissait de l’abondance de la récolte même si son en cavage posait problème, Aujourd’hui, on se préoccupe avant tout de la qualité, sachant bien que pour faire du bon vin, il faut avant tout un excellent raisin riche de toutes les substances utiles à la vinification.

La vendange du Clos du Musée et du Clos des Communes

Tout emblématiques qu’ils soient, les ceps des différents cépages cultivés au Château de Boudry méritaient cette année d’être vendangés encore en août. Ainsi le 31 de ce mois, c’est M. Frédéric Cuche, président du Grand Conseil, qui ouvrit symboliquement la vendange 2003.

Comme Eric Beuret l’expliqua à l’assemblée présente, les vendanges aujourd’hui doivent se faire au gré de l’évolution de maturité des cépages et plus en fonction de dispositions légales qui intiment des récoltes structurées et hiérarchisées.

Ainsi, en ce dernier jour d’août, certains raisins étaient à maturité et méritaient d’être cueillis ; d’autres, en revanche, étaient encore en plaine véraison et devaient être laissés aux ceps.

C’est donc en fonction de sondages spécifiques et des conditions météorologiques que cette vendange devait être conduite pour tirer une quintessence qualitative. Donc certains vignerons devaient se hâter, d’autres attendre.

À Boudry, en ce dernier jour d’août, les sondages effectués ont donné les résultats suivants :

Cépages traditionnels

Riesling x sylvaner 83 degrés Œchslé
Chasselas 76,8
Pinot gris 90,1
Pinot noir 95,6
Gewurztraminer 96,5
Chardonnay 100,1

Jardin ampélographique du Château de Boudry

Sauvignon gris 10 ceps 78,5
Pinot blanc 10 ceps 72,4
Aligoté 10 ceps 82,1
Sauvignon 10 ceps 82,1
Viognier 10 ceps 85,6
Garanoir 7 ceps 78,9
Gamaret 7 ceps 86,5
Carminoir 7 ceps 71,5

Vendanges 2002

Vendange 2001

Vendangeur d’honneur: Bernard Soguel, conseiller d’État.

Vendange 1994

Le ban des vendanges et le Clos du Musée

La petite vigne du Musée de la vigne et du vin au Château de Boudry ne contient que cent deux ceps des six cépages autorisés dans le canton de Neuchâtel Sans être représentative du vignoble neuchâtelois, elle n’en est pas moins emblématique. A cet égard, sa vendange se doit d’être symbolique et empreinte de dignité et de tradition.

Parmi les traditions qui marquent les vendanges en Pays neuchâtelois, il en est une qui remonte à des temps immémoriaux: celle du ban des vendanges. C’est dans l’article 12 de la Charte de franchises de 1214 qu’il faut rechercher l’origine du ban des vendanges. Pour se préserver des maraudeurs mais surtout des vendanges clandestines, les comtes établirent un ban de vendanges afin que la récolte se fasse selon un ordre bien établi, quartiers par quartiers et que les dîmeurs puissent suivre les troupes de vendangeurs et prélever immédiatement leur dû.

À l’origine, c’était le comte lui-même qui décidait de l’ouverture de la vendange. Avec le temps, il délégua ce pouvoir au maire, qui était son représentant direct en ville de Neuchâtel.

Avec le temps, la procédure du ban se solennisa et se structura. Durant le mois de septembre, les Quatre Ministraux convoquaient le Conseil Étroit, soit le Petit Conseil de la Ville. Composé de 24 membres, il constituait soit la Cour de justice de la ville, soit l’organe législatif seul habilité à décréter les points de coutume. Il pouvait à la fois être présidé par le maître-bourgeois en chef ou par le maire lorsqu’il siégeait en qualité de cour de justice ou qu’il nommait les garde-vignes et les preud’hommes et mettait le ban. Les preud’hommes ou visiteurs jurés, chargés de rendre compte de l’état de la maturité du raisin, étaient choisis à raison de deux parmi les membres du Conseil Étroit et de deux issus des membres du Grand Conseil ou Conseil des Quarante. Ceux-ci entraient alors immédiatement en fonction. Après une première visite du vignoble, ils présentaient un rapport aux Quatre Ministraux sur l’état de maturité du raisin. On leur enjoignait d’effectuer une seconde visite afin qu’ils se prononcent sur «le jour auquel il convient de mettre le ban». Il faut entendre par là la levée du ban, soit le début des vendanges. La mise du ban s’effectuait fin août ou début septembre avec l’entrée en fonction des gardes-vignes ou brévards, surveillés par deux membres des Conseils, qui avaient rang d’officiers-brévards.

Dès que cette visite était faite, le Conseil Étroit s’assemblait à nouveau pour écouter le rapport des quatre preud’hommes. Après lecture, les deux représentants du Grand Conseil devaient se retirer car seuls les membres du Conseil Étroit étaient habilités pour se prononcer sur le jour du début des vendanges. Le Maître-Bourgeois en chef requérait alors que «le ban des vendanges soit mis et crié suivant la coutume et conformément à nos franchises et libertés».

Ensuite, à l’exception des Quatre Ministraux, soit les autorités exécutives, tous se rendaient au logis de l’Aigle noir pour délibérer encore sur le cas. La délibération faite et la décision prise, tous les membres du Conseil Étroit retournait à l’Hôtel de Ville où, sous la présidence du maire, le doyen du Conseil annonçait le jour fixé pour le début de la récolte pour les divers quartiers du vignoble. Ceci fait, les quatre Maîtres-Bourgeois, précédés des sauthiers, allaient faire les proclamations publiques du ban des vendanges aux endroits coutumiers. L’annonce ancienne de la publication du ban était formulée ainsi: «Voyés, seigneurs, les raisins sont meurs», le sauthier du maire tenant dans sa main une grappe de raisin, démonstration de cette assertion.

La cérémonie du ban se terminait à l’auberge de l’Aigle noir où le cabaretier devait préparer un repas pour trente personnes environ.

Aux jours prescrits, les vendanges pouvaient commencer. Elles devaient pourtant suivre un ordre bien défini. D’abord, on vendangeait les vignes dites privilégiées deux jours avant l’ouverture générale du ban. Ensuite, les vendangeurs pouvaient se rendre dans les autres parchets, à l’exception de ceux des Draizes, Tombet, Deurres et Repaires, qui étaient vendangés en dernier.

À l’origine, les dates de vendanges prescrites à Neuchâtel déterminaient le début des vendanges pour l’ensemble du vignoble. Avec la fin du XVIIe et le début du XVIIIe siècle, certaines communautés, à l’instar de Saint-Blaise, reçurent l’autorisation de mettre leur propre ban. Après 1848 et la chute de l’ancien régime, c’est l’honorable Société des vignerons qui fut chargée de cet office. Aujourd’hui, le ban dépend de l’autorité communale.

Il est clair que l’utilité du ban a beaucoup perdu avec la disparition de la dîme. Sa survivance peut désormais choquer. Toutefois, il reste le garant de la qualité de la maturité du raisin. A ce titre-là, il mérite d’être appliqué et respecté.

Si les cérémonies officielles de levée du ban des vendanges ont aujourd’hui quasiment disparu et que ces dernières sont devenues affaire de professionnels, il convenait au Musée de la vigne et du vin de réactiver une tradition dont l’intérêt économique était prépondérant pour la majeure partie des habitants du Vignoble. Ayons toujours à l’esprit que, jusqu’à l’aube du XIXe siècle, la vigne était l’activité principale pour la population du Littoral!

Ainsi il est nécessaire que la vendange du Clos du Musée devienne emblématique de l’ouverture des vendanges neuchâteloises, en tout cas du point de vue médiatique. Pour ce faire, divers critères ont été définis: à savoir que cette vendange doit avoir lieu juste avant la levée des bans ou au tout début des vendanges, qu’une personnalité de premier plan soit le vendangeur officiel, qu’une gerle déco rée par un artiste reçoive les raisins et que la presse rende compte de cette cérémonie.

Ainsi, le 29 septembre, après M. Michel von Wyss et M. Roy Hodgson, c’est M. René Felber, ancien président de la Confédération, qui nous a fait l’honneur d’ouvrir ainsi les vendanges 1994 en compagnie de Miss Fête des vendanges, Mlle Patricia Zumsteg, en versant le raisin dans la gerle de cette année, décorée par l’artiste Jean-René Moeschler, qui succède dans cette tâche à Jean-Michel Jaquet, Armande Oswald et Yvan Moscatelli.

Cette récolte s’est faite devant un parterre de personnalités en présence des dignitaires de la Compagnie des Vignolants, de membres de la Compagnie des Olifants et de l’Ordre bienfaisant des Goûte-Vins.

La vigne, cultivée par Frédéric Meisterhans, a produit en tout 90,5 kilos de raisin. Le Pinot noir titrait 83 degrés Œschlé; le Chasselas, 70,6 degrés; et pour les spécialités, le Pinot gris, 82,1 degrés; le Gewurztraminer, 87,4 degrés; le Riesling x Sylvaner, 77,6 degrés et le Chardonnay, 91,9 degrés.

Ainsi, en un temps où beaucoup de traditions disparaissent, cette cérémonie d’ouverture des vendanges doit être comprise comme un geste purement symbolique. Il serait en effet faux de considérer que cette vendange est représentative de l’ensemble du vignoble neuchâtelois. Bien au contraire, elle doit simplement servir d’indicateur, tout en revêtant au gré des années un caractère d’apparat grandissant pour que dans l’esprit du public et des médias, elle marque bien l’ouverture officielle des vendanges neuchâteloises.

Patrice Allanfranchini

Vendange 1992

Deuxième vendange prometteuse

Le jeudi 24 septembre, soit quatre jours avant la levée officielle du ban des vendan­ges, la vigne de trois ans, plantée au pied du château, a été vendangée (avec l’autori­sation du Conseil communal de la Ville de Boudry). Celle-ci comprend des plants des seuls six cépages autorisés dans le vignoble neuchâtelois, à savoir: Chasselas, Pinot gris, Chardonnay, Riesling x Sylvaner, Gewürztraminer et bien entendu le Pinot noir dont le produit fait la grande renom­mée des vins de notre canton.

Cette manifestation, qui a d’abord un caractère symbolique, était organisée par le conservateur du Musée de la Vigne et du Vin, M. Patrice Allanfranchini. De nom­breux invités, dont M. Michel von Wyss, président du Conseil d’Etat, des membres du comité du Musée, des conseillers com­munaux de communes viticoles, des repré­sentants du comité de la Fête des vendanges de Neuchâtel, le directeur de l’Office des vins de Neuchâtel ainsi que les élèves d’une école hôtelière étaient présents. Les couleurs des tenues d’apparat de quatre dignitaires de la Compagnie des Vignolants du vigno­ble neuchâtelois ressortaient également par ce bel après-midi d’automne.

C’était l’occasion, à la veille de la levée du ban des vendanges, d’analyser une fois encore la maturité du raisin des divers cépa­ges avant la cueillette générale prévue dès le lundi 28 septembre.

La récolte qui a produit 100 kilos de la magnifique baie bénie des dieux, tous cépages confondus, s’annonce prometteuse, d’autant que le résultat des titrages est favorable. Il est le suivant:

Chasselas 73,2° œchslés 7,8 d’acidité totale, l’indice de maturité se situant à 93,8 (idéal: 100).
Pinot gris 83,9° 9,7 86.5
Chardonnay 84,7°, 9,9 95.5
Riesling x Sylvaner 76,8° 7,2 106.06
Gewurztraminer 91° 6,5 140
Pinot noir 86,5°, 19,5 82,4

Cette vendange du Clos du Musée devien­dra à coup sûr une manifestation tradition­nelle, d’autant qu’elle a une connotation artistique. Elle donne, en effet, la possibilité à un ou une artiste de la région de décorer une gerle étalonnée qui prend place ensuite au Musée. Tout un symbole lorsque l’on sait que la gerle est l’emblème du label de qua­lité des vins de Neuchâtel. Son dessin est d’ailleurs repris sur l’étiquette qui orne les bouteilles tirées du produit de cette vigne travaillée pour le plaisir par un jeune viticulteur boudrysan.

À votre bonne santé!…

Vendange 1991

Le Clos du Musée

En avril 1990, le Musée de la Vigne et du Vin du Château de Boudry s’enrichissait d’une vigne de 102 poudrettes des 6 cépages autorisés dans le canton: Chasselas, Pinot noir,Pinot gris, Riesling x Sylvaner, Gewurz­traminer et Chardonnay.

Cette mise en terre fut faite afin de contri­buer à donner une image vivante de la viti­culture au pied du château qui abrite, en plus du musée, le cellier de l’Office de pro­pagande des vins de Neuchâtel où sont représentés 75 des 80 encavages du canton.

Cette vigne témoin, cultivée bénévolement par M. Frédéric Meisterhans, a donné ses premiers fruits aux vendanges 1991.

Une vendange avant le ban

Depuis le Haut Moyen Age, les vendanges neuchâteloises ont connu ce qu’il est convenu d’appeler le ban, soit une période pendant laquelle l’accès aux vignes était interdit. Des gardes-vignes ou brévards en surveillaient l’application. Interdiction était faite à quiconque d’entrer dans les parchets sauf autorisation spéciale. Comme le comte retirait la majeure partie de ses revenus des dîmes et du commerce des vins, il fallait aussi surveiller la progression des vendan­geurs afin de retirer immédiatement les gerles qui revenaient de droit à l’État.

De nos jours, le ban est toujours appliqué et sa levée officielle se fait selon un calen­drier défini par l’ensemble des propriétaires viticoles d’une commune. Toutefois, il est toujours possible de demander officielle­ment des dérogations pour des parchets définis. C’est dûment muni d’une telle auto­risation de vendanger avant le ban, signée par la présidente du Conseil communal de Boudry, que nous avons procédé le 4 octobre 1991 à 16 h 30 précises à la première récolte de la vigne dorénavant appelée «Clos du Musée», parchet inscrit au cadastre viticole.

Des sondages tests

Une brochette de personnalités du monde viti-vinicole assistait à cette vendange symbole. Les raisins, à peine cueillis, étaient foulés afin d’être sondés. Les résultats furent ensuite publiés dans les médias. On put donc lire dans la presse que 13 kilos de Riesling x Sylvaner donnèrent un moût tirant à 85,6 degrés œchslé; 17 kilos de Chasselas titrèrent à 60,2 degrés, soit en dessous des normes fixées pour ce cépage; 16 kilos de Pinot gris atteignirent 78,5 degrés; 11 kilos de Pinot noir, 83 degrés; 5kilos de Char­donnay, 94,6 degrés, et 6 kilos de Gewurz­traminer, 97,4 degrés.

Ces mesures dûment publiées le seront toujours à l’avenir car la vigne du Musée devrait devenir une vigne test pour l’ensemble du vignoble neuchâtelois même s’il est certain que ces quelques ceps ne sont que purement symboliques.

La gerle: une tradition artistique

Et pour vendanger ces ceps symboliques, il fallait aussi avoir un récipient emblémati­que. Pour cette raison, une gerle neuve a été fabriquée et puis, à l’instar des anciennes, elle a été étalonnée et marquée au fer. Digne de recevoir le raisin neuchâtelois, elle fut ensuite décorée par l’artiste Jean-Michel Jaquet.

Un millésime

Cette gerle, œuvre artistique, a servi à l’élaboration de l’étiquette du vin du Musée. Celui-ci est désormais en vente au prix de 12 francs la bouteille. Chacune de celles-ci porte une étiquette signée et numérotée par le conservateur.

En guise de conclusion

Pour que le Musée puisse conserver son lien de trait d’union entre le passé et le futur du point de vue viticole, il lui fallait une vigne témoin du vivant de la viticulture et des cépages autorisés dans le canton de Neu­châtel. Pour que la gerle, symbole de qualité des vins neuchâtelois, soit présente, il fallait commencer une collection de gerles artisti­ques et pour que le Musée puisse assurer la pérennité d’une telle démarche, il était nécessaire de commercialiser quelques bouteilles. Puisse cette façon de faire être soutenue.

Patrice Allanfranchini

Premières vendanges

Plantés en 1989 devant le Château de Boudry, les 102 ceps de la jeune vigne du Musée de la Vigne et du Vin ont été vendangés au début du mois d’octobre en présence de nombreux invités.

Un artiste par année

Au total, 68 kilos de raisin de 6 cépages dif­férent sont été coupés, sous l’experte direction du chef vigneron du «domaine» du Château de Boudry, Frédéric Meisterhans. Vendanges à l’ancienne, avec le seillon, la gerle et le ténéri. Les modestes quantités ne justifiant pas le fouloir, c’est dans des cais­settes que le raisin a été foulé avant de subir le verdict de la qualité à travers le réfracto­mètre du contrôleur officiel du Laboratoire cantonal. Récoltée avant la levée officielle des bans de Boudry, la vigne du Château a permis de dégager quelques tendances pour les vendanges du vignoble neuchâtelois. Les spécialités (Riesling x Sylvaner, Chardonnay, Pinot gris et Gewürztraminer) ont donné d’excellents sondages. Le Pinot noir s’est situé dans une honnête moyenne, alors que le Chasselas était franchement décevant, puisque déclassé.

Le conservateur du Musée, Patrice Allan­franchini, avait le sourire. Dès l’année pro­chaine, il aura son «Neuchâtel du Musée». Même s’il faudra pour cela un peu complé­ter la propre récolte. Ce cru aura sa propre étiquette dont la confection sera chaque année confiée à un artiste du canton. Pour cette année, le choix s’est porté sur Jean-Michel Jaquet, de Cortaillod. Ce dernier a aussi décoré une gerle qui sera exposée par la suite au Musée.