Le musée de la vigne et du vin

Château de Boudry Ambassade du vignoble neuchâtelois, œnothèque et musée

L’exposition permanente

Un château dévolu à l’histoire de la vigne neuchâteloise

Dès l’entrée, le visiteur se trouve face à une fascinante mosaïque romaine présentant une scène de symposium où le vin coule à flot. Tout le Château permet d’aller à la rencontre de la culture de la vigne. Au gré des salles, on découvre deux pressoirs du XVIIIe siècle, une collection d’étiquettes, les vins d’aujourd’hui, l’imposante Œnothèque abritant de très grands tableaux présentant des scènes de la vie quotidienne des vignerons, une salle des Chevaliers avec une des plus grandes tapisseries de Jean Lurçat figurant une scène de vendanges ; et d’autres pièces à la muséographie contemporaine qui racontent l’histoire des contenants, évoquent l’art de la tonnellerie, soulignent le rôle économique que la vigne revêtait pour le Pays de Neuchâtel.

Les travaux viticoles sont aussi là, montrant à l’envi les soins que les hommes devaient apporter à cette culture. La diversité des cépages est soulignée par la présence des ampélographies les plus célèbres.

Et au final, la présence d’innombrables photographies anciennes et contemporaines rappellent que la mentalité même du pays puise ses racines dans une tradition viti-vinicole bi-millénaire.

La première salle

En entrant dans les salles du premier étage, le spectateur découvre tout d’abord une salle consacrée à l’histoire des contenants, de tonneaux, tonnelets aux bouteilles, vino-box, boîtes de conserve ! Tout un atelier de tonnelier est aussi reconstitué.

Entre anciennes mesures et système métrique

Afin d’unifier les différents systèmes de mesures des provinces, introduit par la loi du 1er vendémiaire an IV (23 septembre 1795) , le système métrique est rendu obligatoire en France à l’occasion de son cinquième anniversaire par l’arrêté du 13 brumaire an IX (4 novembre 1800), l’emploi de tout autre système étant interdit. La loi stipule l’existence d’une nomenclature des nouvelles mesures : mètre, gramme, litre avec leurs préfixes : kilo, hecto, déci, etc. Les scientifiques Delambre et Méchain définissent le mètre comme étant la dix-millionième partie du quart d’un méridien terrestre. Dans la pratique, le nouveau système métrique mettra des années pour s’imposer dans toute la France.

Dès 1801, la République helvétique tente d’introduire le système métrique, « mais la loi ne fut jamais appliquée » En effet, en 1803, la surveillance des poids et mesures retourne aux cantons, ce qui rend difficile une unification que l’on tenait pourtant généralement pour souhaitable.

En Suisse occidentale et méridionale, en raison des liens commerciaux avec la France entre 1800 et 1827 ou parfois dans le sillage de l’occupation temporaire par les Français, on adopte le système métrique, entièrement ou partiellement, en gardant cependant certains noms traditionnels d’unités et en intégrant d’anciennes unités et subdivisions ; il en va ainsi sur le territoire de l’ancien évêché de Bâle (rattaché alors au département français du Mont-Terrible) vers 1800, à Genève en 1813, dans le canton de Vaud en 1822, en Valais en 1824 et à Neuchâtel en 1857.

La Constitution fédérale de 1848 déclare (art. 37): « Sur la base du concordat fédéral existant, la Confédération introduira les mêmes poids et mesures sur tout son territoire. » Mais la loi ne devient effective en Suisse que le 1er janvier 1877.

À Neuchâtel, avant l’introduction officielle du système métrique en 1857, la mesure de base pour le vin est le pot. Il a une capacité de 1.92 litre. On le divise en demi-pot (la bouteille) et ainsi de suite en tiers, quart, huitième de pot. Une vitrine leur est consacrée.

La salle histoire

Dans cette pièce, le visiteur découvre des gravures, des gouaches, des aquarelles et des tableaux à l’huile qui présentent l’environnement viticole du vignoble neuchâtelois au gré du temps.

Dans les vitrines, de nombreux documents évoquent l’importance économique de la vigne pour le pays.

La partie ethnographique

Dans cette partie du musée, il est possible de découvrir les outils traditionnels anciens que le vigneron utilisait au gré de l’année avant les modifications générées par la motorisation. Tout d’abord sur la gauche, le premier espace expose des objets utiles aux travaux de l’hiver: l’arrachage des ceps morts, le retrait des échalas, l’apport de fumure. Quelques photos anciennes illustrent ces pratiques.

Le deuxième espace évoque la taille: de l’utilisation des corbets – les serpettes en langage local – aux sécateurs, dont les plus anciens exemples datent du milieu du XIXe siècle, aux modèles pneumatiques. La taille est la saison de la vigne qui va donner sa forme au cep, préparer la récolte à venir et les suivantes. Les deux techniques de taille traditionnelle en terre neuchâteloise sont présentées: le gobelet et la taille Guyot.

On passe ensuite à la présentation des outils de labours: les crocs ou fossoirs du labour de mars, celui auquel on attachait le plus d’importance, aux rablets des deuxièmes ou troisièmes labours. Par la suite, des charrues ont remplacé le travail exclusivement manuel.

Avec le 19e siècle, les vignerons ont dû combattre des maladies jusque-là inexistantes, à savoir l’oïdium, le mildiou et surtout le phylloxéra. On présente là les objets qui ont été inventés pour lutter contre ces fléaux.
Finalement, les objets traditionnels de vendanges sont exposés: gerle, brande, fouleuse, etc.