Le musée de la vigne et du vin

Château de Boudry Ambassade du vignoble neuchâtelois, œnothèque et musée

Le chêne et le tonneau

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2001

L’Ambassade du vignoble neuchâtelois, soit le Château de Boudry, accueille en son musée de la vigne et du vin dès le 1er septembre prochain une exposition intitulée « Le chêne et le tonneau ». Didactique, cette présentation s’attache à montrer à quel point le chêne est un arbre exceptionnel et surtout quel rôle primordial il joue dans son rapport avec les vins.

Existant dans nos régions depuis plus de dix mille ans, comme le prouve un morceau de chêne protohistorique retrouvé dans les alluvions du Rhône, le chêne a joué un rôle primordial dans les constructions néolithiques de la région neuchâteloise comme d’innombrables palafittes datés dendrochronologiquement l’attestent.

Dès l’époque gauloise, soit helvète pour notre pays, il a servi à la fabrication des tonneaux, récipients plus pratiques et plus solides que les amphores gréco-romaines. Parallèlement, il fut toujours utilisé en construction – quelques poutres en chêne du Château, encore en place, proviennent d’arbres abattus en 1318 – mais aussi dans la marine!

Au-delà de ses multiples utilisations, le chêne est un arbre mythique, célébré par les druides, dédié à l’oracle de Zeus. Il servait également pour nourrir les porcs que l’on menait à la glandée En dernier recours, les hommes utilisaient aussi ses fruits lorsque la famine menaçait. En 1709, ils en firent du pain et lors la Deuxième guerre mondiale, un ersatz de café!

Aujourd’hui, les chênaies existantes autour de Boudry font la fierté des forestiers. Il faut dire que la biodiversité du chêne les épate. Ainsi, sa culture, à vrai dire difficile, a conduit plusieurs d’entre eux à l’étudier scientifiquement. Il résulte des études menées que les chênes de nos forêts ont de nombreuses vertus qu’il convient désormais d’exploiter à nouveau, surtout lorsque les arbres sont débités en merrains, futures douelles des barriques.

Les tonneaux

L’art de la tonnellerie se perd dans la nuit des temps. Cependant au gré des siècles, il s’est perfectionné, restant pourtant toujours empirique. Puis le savoir-faire des tonneliers risqua de disparaître au gré du remplacement des tonneaux par des cuves en béton ou en acier. Mais avec la redécouverte des goûts prononcés pour la qualité des produits du terroir, on reprit en considération l’usage du chêne dans l’élevage des vins.

On comprenait à nouveau que les tonneaux n’apportaient pas simplement des tannins mais qu’ils jouaient un rôle dans l’apport de substances phénoliques, vanilliques et surtout dans la régulation de l’oxydation.

L’usage du chêne retrouvait ses lettres de noblesse.

Avec des outils, des photographies, des textes, l’exposition met ainsi en relation le chêne et le tonneau pour notre plus grand plaisir d’amateur d’authenticité.

Patrice Allanfranchini