Le musée de la vigne et du vin

Château de Boudry Ambassade du vignoble neuchâtelois, œnothèque et musée

Comment est née à Neuchâtel la tradition de la fête des vendanges

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Depuis les temps les plus reculés, moissons et vendanges donnèrent lieu à des réjouissances et des manifestations populaires. Cérès et Dionysos étaient vénérés et les bacchanales étaient célèbres.

Si à Neuchâtel, les archives sont muettes sur les fêtes de vendanges, Moritz a gravé une scène de vendanges en 1822 montrant un cortège défilant entre l’hôtel communal et le théâtre.

Aux siècles précédents, les vendanges duraient entre deux et quatre semaines et les rues de la ville étaient sillonnées de chars à brecets tirés par des chevaux, transportant aux pressoirs la vendange foulée avec les pieds ou des pilons à la vigne.
Les enfants, dûment munis de tire-moût, faits de roseaux et de noix, plus tard de tubes de caoutchouc, suivaient les chars, essayant d’y puiser du jus de raisin. Cela leur valait les imprécations du cocher et parfois même des coups de fouet. Toutefois, nombreux étaient ceux qui les laissaient faire, sachant bien que ces prélèvements ne tireraient pas à conséquence.

Le soir, les gens descendaient dans la rue où des groupes de masques déambulaient, au son d’une musique rustique. Des quolibets s’échangeaient entre spectateurs et gens masqués. L’intrigue régnait et souvent des secrets que telle ou telle personne croyait cachés au fond d’elle-même lui étaient dévoilés sous l’anonymat. Nombreux sont les cocus qui y découvrirent leurs cornes! Autour des pressoirs, des danses s’organisaient; les chants accompagnaient les pressureurs qui œuvraient toute la nuit. Soulignons que l’autorité laissait ces danses spontanées avoir lieu alors que normalement une réglementation fort stricte en limitait l’usage.

À ces improvisations fantaisistes, sympathiques mais pas toujours de très bon goût aux yeux de certains, succédèrent des bandes organisées à la recherche d’un art populaire. En 1902, sous l’égide du Vélo-Club et de quelques citoyens dévoués, un cortège constitué vit le jour. Les participants furent convoqués dans une tenue décente au Rond-Point de l’Académie pour sillonner de là les principales rues de la ville. A la tête de ce mouvement se trouvaient MM. Benoît Ullmann, président, Antonin Marguet, secrétaire, et Jules Turin, commandant du cortège. Jusqu’en 1912 en tout cas, les cortèges se succédèrent avec plus ou moins de succès. Dés 1906, semble-t-il, des affiches furent réalisées par des artistes locaux.

La guerre mit en tout cas un terme à ces réjouissances et les soucis de l’époque n’encouragèrent pas la reprise de cette manifestation