Le musée de la vigne et du vin

Château de Boudry Ambassade du vignoble neuchâtelois, œnothèque et musée

Le domaine viticole du Chancelier George de Montmollin

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Dans la rubrique du dernier Vignolant «À la croisée des chemins », M. Jean-Pierre Larpin de Lausanne suggérait de publier une histoire des domaines du vignoble de Neuchâtel. Trouvant cette idée excellente, j’évoquerai dans ces lignes l’histoire d’un des plus importants domaines viticoles du XVIIe siècle, celui du Chancelier George de Montmollin.

Georges de Montmollin 1 est né en 1628. Il était le fils de Jonas de Montmollin, receveur de Valangin, et de Marguerite Petitpierre. Eduqué tout d’abord chez un pasteur du pays, il continua ses études à Bâle, Orange et Orléans où, à vingt et un ans, il reçut le titre de docteur en droit. Il poursuivit sa formation à Paris où il acquit selon un contemporain « de belles connaissances, principalement du droit, de la politique, de l’histoire et de la géographie. »

En 1651, il épousa Elisabeth Guy qui lui apporta en dot une fortune considérable. Très vite, il occupa des charges importantes dans le Pays, receveur de Valangin, procureur général du comté puis chancelier en 1661. Dès lors, George de Montmollin fut fréquemment en rapport avec les souverains du Pays et, à ce titre, il dut subir des retours de fortune selon les aléas de la politique. Il perdit, par exemple, pendant quelques années son titre de chancelier.

Son nom est aussi lié à l’imposante maison 2 de la place des Halles construite en 1686, célèbre par ses gargouilles en forme de dragons ailés et un fronton en plein cintre qui abrite les armes Montmollin.

George de Montmollin est mort en 1703 et avec lui disparaissait une personnalité importante du Neuchâtel du XVIIe siècle.

Livres de… raison

Pour présenter ce bref historique de l’histoire du domaine viticole du chancelier Georges de Montmollin, j’ai eu accès aux livres de raison 3 que ce dernier a tenus tout au long de sa vie. Ces documents permettent par leur contenu de suivre de 1652 à 1703 la productivité des vignes et de connaître les noms des vignerons qui s’en sont occupés. Cette source prodigieuse pour l’histoire viticole de notre pays ouvre les portes de la vie quotidienne neuchâteloise du XVIIe siècle.

Année après année, le Chancelier consignait la somme de vendange que chacune de ses vignes produisait. Grâce à cette rigueur, il est possible de suivre l’accroissement du domaine viticole au cours des ans et d’en connaître sa superficie.

En 1652, cette dernière est de 37,5 ouvriers de 352 m2, soit 1,32 hectare. En 1666, après une addition contenant quelques approximations, elle est de 195 ouvriers (avec une marge d’erreur de plus ou moins quatre ouvriers), soit 6,86 hectares. En pourcentage, cela donne par rapport à 1652, une augmentation de 520%. En 1703, l’inventaire final post mortem permet de dénombrer 374,55 ouvriers, soit un domaine d’une superficie de 13,18 hectares.

Que dire de cet important accroissement viticole ? En 1666, Montmollin entre en possession d’un héritage, le legs du Maître Bourgeois Berthoud. Pour les autres acquisitions, il faut recourir à des hypothèses. Toutefois, en feuilletant les minutaires de notaires de la seconde moitié du XVIIe, on rencontre des actes d’acquisition de vignes en faveur du Chancelier. Il semble donc que Montmollin a délibérément opté pour une politique d’achat viticole. Il est certain qu’à cette époque, le commerce de vin était une source importante de revenus et que les Neuchâtelois accordaient à leur vignoble une attention accrue. Rappelons que c’est en 1683 qu’un mandement ordonne aux communautés d’arracher les vignes nouvellement plantées et qu’en 1687 la compagnie des Vignerons vit le jour pour avoir soin de bien faire cultiver les vignes.

Parchets de renom

Les vignes que possédait George de Montmollin appartenaient surtout aux vignobles de la Ville et de la Côte. À Neuchâtel, dans tous les parchets de renom, Montmollin avait des vignes, par exemple, aux Saars, Monruz, Beauregard, Evole, Parcs, Trois-Portes, Ecluse, etc… La liste exhaustive de ses possessions est donnée en annexe. Les vignobles d’Auvernier, Peseux, Corcelles, Cormondrèche fournissaient aussi de la vendange au Chancelier qui finalement étendit son vignoble jusque sur le territoire de Boudry et cela pour une superficie de cinquante ouvriers.

Montmollin suivait de très près ses vignerons et cherchait à améliorer la qualité et le rendement. Pour cela, il essaie d’acclimater différents plants dans sa vigne de l’Evole. Par exemple, il fait mettre en culture des plants du Languedoc, des teinturiers du Canada, des fromentaux rouges de Champagne auxquels le vin de Silléry tant vanté doit son estime et sa vertu, des plants de blanc d’Orléans, de la clairette du Languedoc, du Damas blanc, etc…

Ces essais montrent qu’on avait l’habitude de mélanger dans les parchets différentes espèces de raisin et qu’un plant de rouge croissait fréquemment entre des ceps de blanc. Les vignes contenaient aussi des arbres fruitiers. Par exemple, il y avait en haut de sa vigne de Trois-Portes un «court pendu», au milieu un «bon chrétien d’hiver» et du côté de l’ouest une «renette». Trouver des pommiers, poiriers et des noyers dans les vignes étaient fort courant. Les vignerons avaient aussi l’habitude de cultiver des légumes entre les ceps. Cette pratique fut fortement combattue par les propriétaires qui interdisaient directement dans les contrats aux vignerons de se servir des vignes comme jardin potager. Cependant, des relations de visites de vignes mentionnent que des légumes y étaient fort souvent cultivés. Les vignerons fautifs pouvaient alors être mis à l’amende.

La vigne rapportait

Pour clore ce bref article, il est intéressant d’essayer d’estimer ce que le vignoble du Chancelier pouvait produire en moyenne. Pour cela j’ai recours à l’estimation que j’ai faite à partir des données de rendement tirées de l’étude de la production d’une cinquantaine de parchets au XVIIe siècle 4. Ayant obtenu un rendement moyen de 2,14 gerles à l’ouvrier pour cette époque considérée, il est possible d’estimer que le vignoble du Chancelier produisait environ 800 gerles de vendange vers 1700. Une centaine de gerles était retirée par les vignerons pour leurs gages de culture. A cette récolte propre, il faut ajouter les gerles que le Chancelier recevait en payement de ses gages et en intérêt de quelques hypothèques. Finalement, il devait encaver environ 750 gerles. Cinq gerles de vendange donnent un muid de vin soit environ 365 litres ce qui veut dire que les caves du Chancelier, après les vendanges, contenaient environ 55.000 litres de vin.

En 1700, la vente du vin avait été fixée par les autorités à 224 batz le muid. Le prix brut d’une telle vendange équivaut à 33.600 batz ou en livres neuchâteloises de 4 batz, à 8400 livres. À cette époque, il faut estimer les frais moyens de culture d’un ouvrier de vigne à 12 livres, donc pour le domaine en entier, ces frais s’élèvent à 4500 livres. Le bénéfice net est alors de 3900 livres ce qui représente un rendement à 5 % d’une somme de 78.000 livres, valeur approximative du domaine viticole du Chancelier si l’on fixe le prix moyen de l’ouvrier de vigne à 200 livres

Ces données chiffrées, construites hypothèse, peuvent être comparées avec des données réelles comme il est possible d’en trouver dans les archives de la famille Marval 5 pour la fin du XVIIIe. Effectivement, la vigne rapportait normalement de 4% à 5% si on vendait le vin au prix fixé par la Seigneurie. En vérité, le prix réel du vin était légèrement supérieur au prix dit de la Vente. Il faut donc admettre que le rendement du XVIIe était en général supérieur à 5% sauf, bien sûr, lorsque la fatalité réduisait à néant les peines du vigneron.

Annexes

INVENTAIRE DES VIGNES POSSÉDÉES PAR LE CHANCELIER MONTMOLLIN

Les superficies données dans la colonne de droite sont celles mentionnées dans l’inventaire final.

Nom de la vigne Superficie : en ouvriers de 352 m2 avec accroissement Date de reconnaissance comme propriété Montmollin
Les Sart 3   1652 – 1666
La Rochette 3 7 1652 – 1703
Clos-Brochet 5 10.5 1652 – 1703
Beauregard 6 7 1652 – 1703
Monruz 1 2 1652 – 1703
Noyer Jean de la Grange 7 9 1652 – 1703
Repaires 2 7 1652 – 1703
Chansons dessus Corcelles 2 2,25 1652 – 1703
Chavornay   1.5 1652 – 1686
Dessous chez le Beau   0.5 1652 – 1661
Prieuré 2.5 7 1652 – 1703
Eschelette 1 6 1652 – 1703
Boubin 3 4 1652 – 1703
Lapples 1.5 8.5 1652 – 1703
Boubin (1)   1  1657
Clos-Brochet (1)   2  1658
Repaires (1)   3 1658
Eschelette (1)   2,25 1658
Beauregard (1)   1 1658
Monruz (1)   0,5 1658
Clos-Brochet (1)   3,5 1659
Monruz (1)   0,5 1659
Arguillières   1,25 1659 – 1661
Prieuré (1)   4,5 1660
La Rochette (1)   3,5  1660
Vigne à Corcelles   6  1660 – 1661
Dessous chez Simon   ?  1661 – 1661
Goutte d’Or 7,5 9  1662 – 1703
Comblemine dessous Corcelles 7 7  1662 – 1703
Arniers 8 8  1662 – 1703
Luars 6,1 7  1662 – 1703
Les 6 vignes de Cudeau 20 26  1662 – 1703
Tombet   ?  1662 – 1703
Jardin de la Chancellerie (3)   ?  1662 – ?
Parc dessus 6 6  1664 – 1703
Draize 9 9 1664 – 1703
Beauregard sur Auvernier 5 4 1664 – 1703
Trois-Portes dessus ? 5 1664 – 1703
Arniers de Jonas Lefaure   ? 1665 – 1665
La Croix St Antoine ? 5 1665 – 1703
Cortenaux 4 4 1665 – 1703
Gabriel      

(1) Vigne déjà citée
(2) Agrandissement apporté
(3) Pour le Jardin de la Chancellerie, les dates de reconnaissance coïncident avec la charge de Chancelier exercée par Montmollin (cf. D. H. B. S.)

En 1665, Montmollin donne les résultats de la vendange des vignes qui appartenaient à feu Monseigneur le Maître Bourgeois Berthoud et dont il retire le quart. Les vignes transcrites en italique proviennent du Maître Bourgeois Berthoud.

Nom de la vigne Superficie Date de reconnaissance
Trois-Portes 7 8 1665 – 1703
Trois-Portes 2 2 1665 – 1703
Le Plan-de-Serrières 5 5 1665 – 1703
Monruz ?   1665 – 1665
Parc-du-Milieu 7 7 1652 – 1703
Parc-dessus 12,5 12,5 1665 – 1703
De-là de Serrières 11 11 1665 – 1703
Tombet ?   1665 – 1703
Caille 10.2 10.2 1665 – 1703
Rochette 4 4 1665 – 1703
Les Lapples 2 2 1665 – 1703
L’engagère de la Rochette (4) ?   1665 – 1703
L’engagère de Gratechat (4) ? 4 1665 – 1703
L’engagère d’Auvernier (4) ?   1665 – 1703
Beauregard 2 2 1665 – 1703
La Pierre 11 11 1667 – 1703
Chanson   3 1667 – 1685
Chanson (5) 3,5 11 1667 – 1703
Battieux 8,1 8,1 1672 – 1703
L’Escluse 10 10 1675 – 1703
Les Tires au Coin de la Fin de Peseux ? 5 1677 – 1703
Derrière chez Ferron ?   1677 – 1680
Boubin en haut   7 1679 – 1685
Perrière ?   1679 – 1687
Comba-Borel 2 5 1679 – 1703
Dœurs ?   1684 – 1687
L’Evole 20,2 20,2 1686 – 1703
Goutte d’Or (1)   1,5 1687
Les vignes de Boudry
– Rozet à la Thomasetta
  35 1690 – 1703
– Grand Vany   ? 1690 – 1703
– Pontareuse   ? 1690 – 1703
– La Petite Fin ? 50 1690 – 1703
– Vers le Moulin ?   1690 – 1703
– Chézard   3 1690 – 1703
– Grandchamp ?   1690 – 1703
Cortenaux dessous 5 5 1692 – 1703

(4) L’engagère de la Rochette est celle de David Estenin; celle de Gratechat, celle de Renaud; celle d’Auvernier, celle de Fornachon.
(5) Chanson est donnée dans l’inventaire final comme étant une vigne sise en deux pièces d’une superficie totale de 16 ouvriers. Aucune mention d’agrandissement n’est signalée par Montmollin.

Une année de compte pour Louis Froschet (et autres extraits des livres de raison du Chancelier Montmollin)

Mise en amodiation à Louis Grillon ou Froschet de Corcelles assisté de son fils David, le 1er janvier 1652 de 10 hommes de vignes dont 4 hommes Dessous Peseux, 2 hommes à la Prieuré, un homme et demi à Charvornay, un demi homme Dessous chez le Beau et deux hommes Dessus Corcelles.

Les 2 hommes dessus Corcelles, il les fera tout en argent mais les autres huit hommes, il les fera moitié en argent et moitié à la cinquième. Je luy paierai de celles qu’il fait en argent six livres par hommes et je luy fourniray la moitié du fumier et des passels et ie paieray la moitié des creux et des céseaux qu’ils porteront a celles ou il tirera la vandange; mais ie paieray tout ce qu’il fera aux deux hommes Dessus Corcelles. En outre ie luy ay promis un creutzer par fosse et de luy avancer douze écus pendant la saison moyennnant quoy il me laissera tirer toute la vandange et ie luy paierai le reste après la vente. Les huit hommes qu’il fait à la cinquième se vandangeront parmy et parmy.

Fournitures faites à Louys Froschet ou Grillon mon vigneron

3 février 1652

Je luy ay dellivré 20 livres par le moyen de deux esmines de bled à dix et sept batz l’émine, de six esmines d’orgeat à sept batz et demi l’esmine et un batz d’argent en présent de Henry Vuthier mon granger de Crotet
Louis Froschet de Corcelles mon vigneron me doit trente livres par compte fait avec luy pour tout ce que nous avons eu affaire, icy qu’au iour d’huy 14 fevrier 1659 Le 28 avril 1659, J’ay payé la moitié qu’est ma part des provins qu’ils ont fait à mes vignes ceste année à David fils de Louis par le moyen de 6 livres 3 gros

Le 19 juin 1659

J’ay dellivré à Louys fils dudit Louys Froschet le reste de la façon de mes vignes en argent qui est encore 5 livres outre les 30 livres cy dessus.
Item ie luy ay delivré quatre batz pour ma part du céseaux de la Priora qu’ils ont porté cette année.

Item luy ay dellivré six batz pour avoir amené les sarments Le 30 aoust 1659,

J’ay dellivré 4 livres et demir d’argent et un sac d’orgeat pour 10 livres et demi qu’est en tout 15 livres à bon compte de sa part de la vendange.

Nota qu’il a creu sur les vignes que ledit Louys me fait 56 gierles de vendanges dont il luy en vient 14 mais d’autant qu’il en a tiré une à Chavornay, ie ne luy en doit que 13 gierles

Le 17 octobre 1659

Je luy ay dellivré 15 livres à bon compte scavoir aud Louys son fils

Le 27 octobre 1659

J’ay fait marché avec ledit Louys pour la graine de ma dixme de Coffrane que je luy ay laissé pour 10 batz et demi l’esmine de froment et 5 batz et 1 creutzer le reste de la graine et en même temps je luy ay promis 2 gros par char de marne qu’ils porteront. Ils en ont porté 95 chars.

Le 30 janvier 1660

J’ay compté avec le frère Louys pour la façon des vignes qu’il m’a faittes l’année passée 1659 et pour les provins qui sont desjà paiés comme il apert en la page précédente,
Item jay compté pour les treize gerles de vandanges que je lui dois qui valent à la Vente faite à 11 livres la gierle, 143 livres

Item pour la terre qu’il m’a porté au Prieuré qui se monte à 15 livres 10 gros, qu’est en tout 158 livres 10 gros sur quoy ayant rabattu 33 livres que je luy ay desja dellivrée au trois autre articles spécifiés en la page précédente
52 livres et demi pour 20 émines de froment et 46 livres pour 35 esmines d’orgeat qu’il a eu de mon dixme de Coffrane de l’an passé 1659 qui est en tout 131 livres et demi, je luy ay redeu 27 livres 4 gros que je luy ay payé par le moien de 16 esmines d’orgeat et 7 livres 4 gros d’argent.

Le iour St Martin 1652

J’ay admodié et mis en culture a Jean Marthe de Gorgier pour l’année suivante sçavoir sept hommes au Noyer à Jean de la Grange six hommes a Cloud Brochet, trois hommes aux Rochettes, trois hommes sur le Sart et un homme à Montruz, lesquels morcels de vigne il a promis et promet de bien et fidèlement cultiver a peine d’estre décheu de la présente mise, Réciproquement ie luy ay promis de luy laisser parvenir la cinquième partie de la vendange et en outre de luy payer treize escu et demy pour la façon en argent qu’est a raison d’un escu par homme. Je luy paierai entièrement les fosses mais seulement un creutzer des deux; les séseaux se porteront parmy et parmy. Le fumier semblablement et les passels se payeront parmy et parmy. Les creux et la terre qu’on tirera se feront à mes frais. Néanmois ie retireray sa part de vendange sans qu’il la puisse distraire mais ie le nourrirai durant les vendanges et deux femmes qu’il me sera obligé de me fournir pour ayder a vendanger

J’a dellivré quatre livres à Jean Prud’hom pour avoir fossoyé les 3 hommes à Noyer Jean de la Grange.

Le 28 mai 1653

J’ai dellivré neuf livres quatre gros et demy à Jean Pasche de Ferrière qui a relevé par ordre dudit vigneron 15 hommes de vignes qu’il me fait.

Le 9 juillet 1653

Monsieur le Mayre de Chaux Claudy Petitpierre mon oncle a envoyé trois chars pour mener à Couvet une partie de la grand bosse que ie luy ay vendeue a raison de 62 livres le muids et un Reichstaller de vin sur le toutage. J’ay tiré bas trois tonneaux, deux qu’il m’a envoyé, l’un contenant vingt cestiers moins trois pots et l’autre dix et huit cestiers et demy par la mesure qu’en a faite le cousin Jonas Bourgeois, pour le troisième ie l’ay fourni; il tient environ dix huit cestiers et demy. Ils les ont chargés tous trois

le 29 août 1653

Il envoie encore une bosse d’environ 20 sestiers et un boler d’environ 20 sestiers Item me doit sept livres et demi

Pour compte fait par mon oncle pour le vin et les 7 livres et demi, après avoir rabattu 519 livres qu’il m’a cédé sur ma tante Barbeli Barillier et ladite bosse de sapin qu’il ne m’a pas renvoyé, nous sommes demeurés quittes par le moyen de 5 livres que ie luy ay dellivré.

Le 13 may 1656

J’ay vendu audit Jonas ffeu Georges Desaulles la rosé de mon pré de Chaumont de 1656 et 1657 a raison de 1800 passels qu’il me doit rendre tous aplanés et apointés chacun an, scavoir 1800 l’an 1657 pour 1656 et 1800 l’an 1658 pour 1657

6 octobre 1657

J’ay presté audit Jonas Dessaules cinq escus et il m’a promis d’enter une journée

J’avais fait marché avec Maistre Estienne Botton pour dequipiller en haut de ma vigne de la Rochette et y faire un mur sec pour la somme de dix escus dont il payé par le moyen de huit escus que mon grand père luy rabatra sur le louage de la maison et deux escus que ie luy ay dellivé ce iour 20 novembre 1656

37 livres pour acheter une vache le 27 avril 1657

le 6 juin 1658

On luy a dellivré un fromage pesant dix et neuf livres à six creutzer la livre 10 octobre 1657

J’ay fait marché avec Maistre Nicolas Petitpierre, tonnelier demeurant à Collombier, pour me fait vingt muids de tonneaux; scavoir une grand bosse de six muids, et quatorze muids de cuves de Bourgognes tenant au moins vingt cestiers chacune; qu’il doit me rendre à Neufchastel pour le commencement des vendanges prochaines, à ses frais; et pour le besoigne ie luy ay promis deux batz par cestier et deux pieds de bois que je luy ferai dellivrer au bois de Bevaix avec douze livres et demy d’estraine que je luy ai dellivré comptant sans que ie sois obligé à aucuine autre chose

13 novembre 1658

J’ay faict marché avec Pierre et Melchior Hirtzler d’Arvanguen (Aar Wangen) pour faire une cuve de bon cheyne, de la hauteur de la mienne de sapin, laquelle devra entrer dans icelle et ladite cuve qu’il me fera doit être faite à dire de maitre et tenir au moins 32 ayant esté gierles moyennant quoy ie luy ay promis huit escus de bonne monnaye.

J’ay fait marché avec Maistre Moyse Clottu de Cornaux pour me fournir le fer d’un treuil de fer, avec la vy et l’escoeuvra de fer a double vy ou vertet, pour le prix de 250 livres, chaque palanche de fer devant au moins peser 50 livres et les reste être fait a dit de maistre, comme aussi me maintenir ledit treuil une année. Et le 24 juin 1658, ie luy ay dellivré a bon compte la somme de 35 escus.

10. octobre 1659

Vendu à Pierre Matile dit Corbe une cuve de Bourgogne de vin blanc
(environ 20 sestiers et 12 pots) 6 batz le pot

Le 27 novembre 1660

J’ay fait marché avec ledit David Esmonet et David Bourquin pour me mener 200 chars de marne au Prieuré et 200 chars à la vigne que j’qay acquise d’Elisabeth Renard à 10 creutzer le char.

19 avril 1662

J’ay achepté à Abram Roulet de Brot-Dessous 6000 passels, dont il me doit rendre 3000 à Corcelles en la maison de David Colin mon vigneron a raison de 9 livres le milliers, 1000 à Goutte d’Or et un millier à Boubin à raison de douze livres mais ils devront être esplanés et apointés et 1000 en ceste ville à raison de 10 livres.

Le 7 aoust 1661

J’ay fait marché avec ledit Henri Perregaux et Jean son fils pour me charrier toute ma vendange ceste année, ce qu’ils ont promis de faire moyennant un batz par gierle que je leur paieray, sans leur fournir aucune chose, ny pour eux, ny pour leurs chevaux et de ne charrier que pour moy tant seulement lorsque j’auray de la vendange, mais lorsque je n’en aurai pas, ils pourront charrier pour autrui

le 5 mai 1668

J’ai donné a rechaussé 13 croqs, un fossieur et 3 autres fossieux à beq pour lesquels je luy ay promis 8 gros par piece

Le 18 novembre 1684

J’ay fait marché avec Abram fils de Blaize Morel des Geneveys sur Coffrane pour me faire deux douzaines de gierles et quatre cestiers qu’il a promis de me rendre à Neuchâtel à la Saint Jean prochaine de la largeur et de la hauteur des miennes neuves et de bois de petites années, bien sec. Elles doivent avoir 4 cercles au bas et 3 au haut. Et les cestiers de mesme bois et bien faits, pour laquelle besogne ie luy paieray sept batz et demy pour chaque gierle que pour chaque cestier

En 1681, pour 3 douzaines de gerles, le prix unitaire est de 6 batz
Un seau à vin est compté 6 creutzers et les seillons d vendanges un batz.

Prix réel du vin

Un batz = 4 creutzers

6 septembre 1661 – 2 batz le pot
18 septembre 1661 – 5 gros le pot
25 septembre 1661 – 6 creutzers le pot
28 septembre 1661 – 9 creutzers le pot de vin rouge
26 octobre 1661 – 5 creutzers et demi le pot
29 novembre 1661 – 6 creutzers le pot
janvier 1662 – 5 creutzers le pot
19 mars 1662 – 5 creutzers le pot
7 avril 1662 – 5 creutzers et demi le pot
16 avril 1662 – 5 creutzers le pot
24 juillet 1662 – 5 creutzers le pot
19 août 1662 – 1 batz le pot
21 août 1662 – 5 creutzers le pot
27 août 1662 – 1 batz le pot
septembre 1662 – 1 batz le pot
19 septembre 1662 – 6 creutzers le pot
22 septembre 1662 – 6 creutzers et demi le pot | 1 batz le pot le vin vieux
1 octobre 1662 – 5 creutzers le pot de vin vieux
1 novembre 1662 – 14 escus le muid
19 novembre 1662 – 1 écu blanc le setier de vin vieux rouge
4 mars 1663 – 5 gros le pot de vieux vin rouge
9 avril 1663 – 6 creutzers le pot
6 août 1663 – 10 creutzers le pot
12 septembre 1663 – 3 batz le pot de vieux vin rouge
30 octobre 1663 – 15 creutzers le pot
25 avril 1664 – 3 batz et demi le pot
28 avril 1664 – 13 creutzers le pot
29 avril 1664 – 13 creutzers le pot
16 mars 1665 – 12 creutzers le pot de vin rouge
11 avril 1665 – 10 creutzers et demi le pot
28 juillet 1665 – 7 creutzers et demi le pot
1 août 1665 – 7 creutzers le pot
17 août 1665 – 7 creutzers le pot de vin rouge
24 août 1665 – 2 batz le pot de blanc à la pinte | 6 creuzters le pot de rouge
9 octobre 1665 – 1 batz le pot
12 octobre – 1 batz le pot
5 novembre 1665 – 4 creutzers et demi le pot de vin rouge
6 février 1666 – 1 batz le pot
22 février – 1 batz le pot
29 mars 1666 – 1 batz le pot
19 avril 1666 – 1 batz le pot
8 mai 1666 – 3 creutzers et demi le pot
25 mai 1666 – 3 creutzers le pot de vin rouge
14 mai 1666 – 3 creutzers et demi le pot
4 juin 1666 – 3 creutzers et demi le pot
11 juin 1666 – 3 creutzers et demi le pot
26 juin 1666 – 3 creutzers le pot
7 juillet 1666 – 3 creutzers le pot
16 juillet 1666 – 3 creutzers le pot
6 août 1666 – 2 gros le pot
14 août 1666 – 2 gros le pot
10 septembre 1666 – 2 gros le pot
1 octobre 1666 – 1 batz le pot
9 octobre 1666 – 1 batz le pot
19 octobre 1666 – 1 batz le pot
23 novembre 1666 – 1 batz le pot
27 décembre 1666 – 1 batz le pot
23 mars 1667 – 3 creutzers et demi le pot
9 avril 1667 – 3 creutzers et demi le pot | 1 batz le pot de rouge
30 avril 1667 – 3 creutzers et demi le pot
25 juin 1677 – 5 creutzers le pot
17 juillet 1667 – 5 creutzers le pot de blanc et de rouge
17 août 1667 – 5 creutzers le pot
26 août 1667 – 5 creutzers le pot
13 septembre 1667 – 5 creutzers le pot
19 septembre 1667 – 6 creutzers et demi le pot
28 septembre 1677 – 6 creutzers le pot de rouge
23 novembre 1667 – 5 creutzers et demi le pot
16 janvier 1668 – 4 gros le pot
15 février 1671 – 3 creutzers et demi le pot
2 juin 1671 – 1 batz le pot de rouge | 3 creutzers le pot de blanc
29 septembre 1671 – 4 gros le pot
14 octobre 1671 – 6 creutzers le pot de blanc | 7 creutzers le pot de rouge
5 novembre 1671 – 6 creutzers le pot de blanc | 7 creutzers le pot de rouge
21 mai 1672 – 7 creutzers le pot de blanc et rouge
18 juin 1672 – 7 creutzers le pot de blanc et de rouge
12 juillet 1672 – 7 creutzers le pot de blanc et de rouge
20 août 1672 – 7 creutzers le pot de rouge
28 octobre 1672 – 6 creutzers le pot | 5 creutzers et demi le pot de rouge
25 décembre 1672 – 6 creutzers le pot de rouge
30 janvier 1673 – 5 creutzers et demi
6 mars 1673 – 5 creutzers et demi le pot de blanc et de rouge
9 mai 1673 – 5 creutzers et demi le pot
17 juin 1673 – 5 creutzers et demi le pot de blanc | 4 gros le pot de rouge
27 octobre 1673 – 2 batz le pot de blanc et de rouge
24 décembre 1673 – 2 batz le pot de blanc et de rouge
6 mars 1674 – 2 batz
5 mai 1674 – 2 batz
28 mai 1674 – 2 batz
9 juin 1674 – 9 creutzers le pot
14 juillet 1674 – 9 creutzers le pot de rouge | 8 creutzers et demi le pot de blanc
3 août 1674 – 2 batz
18 août 1674 – 8 creutzers et demi le pot de rouge
19 septembre 1674 – 9 creutzers le pot de vin rouge
1 octobre 1674 – 9 creutzers le pot
26 octobre 1674 – 10 creutzers le pot
3 décembre 1674 – 10 creutzers le pot de blanc et de rouge
28 janvier 1675 – 10 creutzers le pot de rouge
16 mars 1675 – 10 creutzers le pot
26 avril 1675 – 10 creutzers le pot
29 mai 1675 – 10 creutzers le pot
1 juillet 1675 – 10 creutzers le pot
29 juillet 1675 – 12 creutzers le pot
2 octobre 1675 – 15 creutzers le pot
14 octobre 1675 – 15 creutzers le pot de rouge
3 novembre 1675 – 15 creutzers le pot de vin blanc vieux | 10 creutzers le pot de blanc nouveau
9 novembre 1675 – 11 creutzers le pot de rouge nouveau | 12 creutzers et demi le pot de blanc nouveau | 11 creutzers le pot de vin rouge
25 novembre 1675 – 11 creutzers le pot de vin rouge
21 décembre 1675 – 10 creutzers le pot de vin blanc
8 avril 1676 – 10 creutzers et demi le rouge | 9 creutzers et demi le blanc
13 octobre 1676 – 10 creutzers le pot de blanc
18 octobre 1676 – 10 creutzers le pot
29 octobre 1676 – 10 creutzers le pot de vin rouge
16 mars 1677 – 10 creutzers le pot de rouge
27 mai 1677 – 8 creutzers et demi le pot de blanc et de rouge
1 avril 1680 – 4 creutzers et demi le pot de rouge
20 septembre 1680 – 4 creutzers le pot de blanc
28 septmebre 1680 – 4 creutzers le pot de rouge
21 octobre 1680 – 4 creutzers le pot
3 novembre 1680 – 4 creutzers et demi le pot de rouge
21 décembre 1680 – 4 creutzers le pot de blanc
4 janvier 1681 – 4 creutzers le pot
1 février 1681 – 4 creutzers le pot
12 avril 1681 – 4 creutzers le pot
4 mai 1681 – 4 creutzers le pot
19 juillet 1681 – 3 gros et demi le pot
23 août 1681 – 6 creutzers le pot
6 septembre 1681 – 6 creutzers le pot
16 septembre 1681 – 7 creutzers et demi le pot de vin nouveau
12 octobre 1681 – 7 creutzers et demi
21 octobre 1681 – 8 creutzers et demi vin vieux rouge
2 novembre 1681 – 7 creutzers et demi le pot de blanc | 8 creutzers et demi le pot de rouge
27 mars 1682 – 7 creutzers le pot de blanc
20 juillet1682 – 6 creutzers le pot de rouge
27 juillet 1682 – 8 creutzers le pot de blanc
5 octobre 1682 – 7 creutzers le pot
16 octobre 1682 – 8 creutzers le pot de rouge
26 octobre 1682 – 7 creutzers le pot de blanc
12 décembre 1682 – 7 creutzers le pot de blanc
11 janvier 1683 – 7 creutzers le pot
27 février 1683 – 7 creutzers le pot
26 avril 1683 – 7 creutzers le pot
19 juillet 1683 – 5 creutzers et demi le pot
22 octobre 1683 – 4 creutzers le pot
8 novembre 1683 – 4 creutzers le pot de rouge
20 janvier 1684 – 4 creutzers le pot
26 août 1684 – 4 creutzers et demi le pot de blanc
5 septembre 1684 – 5 creutzers le pot
25 septembre 1684 – 5 gros
2 octobre 1684 – 5 creutzers
28 novembre 1684 – 5 creutzers
19 décembre 1684 – 5 creutzers
5 janvier 1685 – 5 creutzers
27 frévrier 1685 – 5 creutzers
24 avril 1685 – 5 creutzers
1 mai 1685 – 5 creutzers
17 juillet 1685 – 5 creutzers et demi
29 juillet 1685 – 6 creutzers le pot de rouge
2 octobre 1685 – 7 creutzers
17 novembre 1685 – 7 creutzers
11 décembre 1685 – 7 creutzers
17 août 1693 – 16 creutzers et demi le pot de rouge

Notes

  1. F.-A.-M. JEANNERET et J.-H. BONHOTE, Biographie neuchâteloise, Le Locle 1863 []
  2. BOIVE dans ses Annales dit pour l’an 1686: « On commenca, l’an 1686, à bâtir à Nenchâtel la Rue Neuve qui est au bord du lac. Le chancelier George de Montmollin fit construire la première maison; (…). Le vin étant à très bas prix, le dit chancelier s’en servit pour faire la plupart du mortier dont il construisit sa maison (…). []
  3. Archives État de Neuchâtel, Fonds Montmollin, dossier 179, 5 volumes []
  4. P. ALLANFRANCHINI, Étude du rendement dans le vignoble neuchâtelois au XVIIe siècle et des principaux accidents météorologiques se répercutant sur la production; Mémoire de licence, Université de Neuchâtel, 1979. []
  5. Archives État Neuchâtel, Fonds Marval. []